Il y a ... (première partie)

... Je vous emmène en voyage virtuel, à vous de mettre vos sens en éveil et d'imaginer les suites qui vous permettront de rêver...


Il y a des maisons blanches aux persiennes bleues à l'architecture coloniale d'un passé nébuleux...
Il y a une déesse endormie sur le Mont Gouraya, face à la mer elle veille sur les habitants, les cryptes sauvages, les falaises, les sentiers escarpés...
Il y a les appels du muezzin, mélodie enchanteresse qui m'enveloppe chaque matin d'une tendre caresse... et pourquoi à présent le chant du coq me semble si fade soudain...
Il y a la pêcherie, des filets, des odeurs venant des profondeurs, des chevaliers des mers et leurs barques entonnant des clapotis d'impatience à retrouver la liberté de voguer... mon coeur priant d'arrêter le temps, juste un peu, retenir le bonheur de l'instant présent...
Il y a des singes magot quémandant de la nourriture entre roches et verdures, le refuge des amoureux, le sanctuaire des solitudes... l'ascencion vers les cieux... la beauté de ce soleil... tout mon corps livré à l'espace infini, suspendu entre bleu-ciel et bleu turquoise, une envie de crier ""vas-y mon ami le vent, épouse-moi !"
Il y a à la nuit tombée des écrins par mille feux illuminés, éblouissant mes yeux, me coupant le souffle, des diamants, des émeraudes, des rubis éparpillés sur la toile d'un grand maître inconnu, se mesurent aux étoiles et miroitent sur les flots...
Il y a des vieilles pierres, forteresse du passé, racontant leurs histoires, protégeant leurs secrets, retenant leurs cris, témoignant de leurs douleurs et de leurs rires enchevêtrés...
Il y a un square où une statue danse dénudée face à un tunnel de feuilles en dentelles et de magnifiques palmiers...
Il y a la vie trépidante de la ville, les bus bondés, les boutiques alignées de trésors cachés... des béliers aux cornes enroulées... des étals de fruits... des cyber-café...
Il y a une caverne d'Ali-Baba, en pente d'une rue, gardée par les mains d'un sage, m'invite à m'attarder, à fouiner, je ressens un profond respect pour cet Homme d'un certain âge... de la sagesse, de la bonté il laisse à travers ses miroirs échappés...
Il y a la Place Gueydon où les badauds contemplent, sans se lasser, discutent de la journée, du vent, des marrées... comment s'ennuyer face à ce magnifique écran géant de navires appareillés, de bateaux de mouettes accompagnés, de cargos étrangers... le port est si plein de vie et le chant de la mer si envoûtant... les montagnes tout autour, les plages... comment ne pas avoir envie de se dire que c'est ici que je désire déposer l'encre de mes pensées, jours après jours, sans plus jamais m'arrêter...
Il y a les mosquées, des portes en bois fermées renfermant les prières, parées de leurs burnous orientaux, elles font s'envoler au loin la ferveur de leurs antres, protègent en leurs centre la paix des âmes... et il y a celle de Sidi Soufi, un Homme en blanc assis sur le tapis vert adossé à la colonne, sa profonde communion se fait ressentir mille lieux à la ronde...
Il y a la mer, un voyage sans fin, enivrante... tantôt calme semblant s'être assoupie, bercée par la douceur d'une sirène... tantôt déchainée, puissante, sauvage, avec force et fracas vient percuter les rochers, incendier mes sens d'une énergie bravant mes silences...