Les pensées des soleils
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 Les enfants du "silence""

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Eolé




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Date d'inscription : 06/03/2007

Les enfants du "silence"" Empty
MessageSujet: Les enfants du "silence""   Les enfants du "silence"" Icon_minitimeVen 6 Juil - 20:00

Ce n'est malheureusement pas la première fois que mon regard se porte sur des atrocités, commises sur des enfants, des actes barbares, des actes de cruauté, il n'y a pas de mots pour décrire ces scènes d'épouvante mais aujourd'hui, cela a eu pour effet de mettre par écrit ces
quelques lignes en lien à l'enfant, sans entrer en profondeur dans le sujet, ni traiter de ces actes extrêmes.

Une parenthèse avant de commencer, la douleur ne se juge pas. Nous ressentons tous des douleurs physiques et/ou psychiques et bien que le "mal" identifié soit le même à priori dans certains cas, les degrés des ressentis seront eux différents. Des paramètres intrinsèques et extrinsèques vont intensifier ou amoindrir ces intensités, leurs impacts.
N'est ce pas là, notamment, qu'il nous est possible de parler d'esprit de tolérance face à "l'autre".

Il y a un mois, environ, je me suis vue confrontée à une situation d'enfant du silence. Une parmi des millions sur la planète, toutes différentes, toutes importantes.

Une petite fille, dix ans à peine, un jean, une casquette, des paillettes, elle était habillée à la façon des jeunes fans européennes, un sac en bandoulière, tout était dans l'air du temps, mis à part son attitude, un faciès qui n'exprimait pas l'insouciance d'un enfant de son âge.
J'y ai lu, tout à la fois, du chagrin, du désarroi, des questions, un profond vide... A l'abris des regards indiscrets, je l'ai serrée dans mes bras, autorisée à pleurer (n'est-il pas malheureux de devoir autoriser un enfant ou un adulte à s'accorder le droit de laisser glisser ses larmes !), réconfortée, quelques mots ont permis un support de confiance nécessaire à la mise en place d'un début d'assistance, aussi minime soit-elle.
Elle a parlé, pleuré, encore parlé, j'ai écouté toutes ses questions restées sans réponse, permis de se libérer du poids de certains fardeaux... A ses questions, je lui ai fourni des explications autant que mes connaissances et ma responsabilité m'ont permis de le faire. Ce qui a suivi était de l'ordre du soulagement, de l'apaisement...

L'enfant, certes, nous devons adapter le langage, les mots employés, prévoir leurs impacts mais l'enfant ne doit pas être déconsidérer. Il n'est pas adulte, mais néanmoins est une personne à part entière, dotée d'intelligence, elle doit pouvoir la mettre à contribution pour sa construction, son équilibre... et nous devons permettre cet épanouissement.
Lorsque l'enfant est confronté à une situation difficile, il devrait pouvoir compter, au moins, sur ses parents. Compter sur eux, implique qu'ils soient accessibles, en outre, par une liberté d'expression, sans crainte, que la confiance soit définie comme étant une valeur sur laquelle il puisse s'appuyer. Certains parents confondent se faire respecter et se faire craindre. Ce n'est absolument pas la même chose. D'ailleurs lorsqu'il y a crainte, il n'y a que très rarement respect, juste une soumission, pas une obéissance dans l'esprit d'amour, mais une soumission de par la contrainte, qui part la même engendre souvent, tôt ou tard de la révolte.

Les parents ont une très lourde responsabilité à assumer.
Certains n'en sont pas conscients, d'autres "s'en lavent les mains". Se sont des géniteurs, qui dans le meilleur des cas ont donné un nom, un domicile à l'enfant, lui accordant une première reconnaissance au droit d'exister, incapables de répondre aux questions "qu'est ce qu'être parents et pourquoi êtes vous devenus des parents".

Aux yeux de l'enfant, la parole des parents fait acte de foi. Ces paroles sont perçues comme étant des vérités incontestables, l'enfant met sa vie entre les mains de la confiance qu'il accorde à ceux-ci. Par conséquent, il est impératif de ne pas les trahir, ne pas leur mentir, savoir rester le plus objectif et honnête possible. Il est clair que pour accéder à l'objectivité, l'honnêteté en question, il faut déjà l'être envers soi-même, être fidèle et authentique envers soi et envers les autres.

Je vais continuer à m'exprimer en restant dans le cadre de la pénibilité d'une situation.
L'enfant, lorsqu'il perçoit une situation difficile au domicile, a tendance à vouloir protéger ses parents. Il ne le dit pas mais agit en conséquence, ses réponses ne sont pas toujours adaptées, il cherche comment retrouver une situation viable, acceptable. En le faisant, il perd une partie de son rôle d'enfant, c'est pour cela qu'il nous est possible d'observer une maturité précoce chez certains d'entre eux (comme lorsqu'il est confronté à une maladie grave notamment). Il fait preuve d'une sensibilité, d'affection, de protection...exacerbées envers ceux qui l'entourent alors qu'il est lui-même en souffrance, dans "le silence", un silence qui parle si nous sommes attentifs.
Les parents, eux aussi, essayent de protéger l'enfant avec les méthodes qu'ils jugent être les plus appropriées, celles qui leurs sont connues, celles qui découlent de leurs propres aptitudes... Ces méthodes omettent, quelquefois, malgré toute leur bienveillance, l'importance de la communication. Cette communication est pourtant essentielle.
Il ne faut pas avoir peur des mots, des sentiments, des émotions. S'exprimer par les mots sur des ressentis c'est aussi "accorder l'autorisation" à l'enfant d'en faire de même, être accessible et éviter ainsi le refoulement des sentiments. Ensuite, écouter, écouter pour mieux cerner, comprendre les difficultés rencontrées et fournir des réponses qui soient en adéquation avec la souffrance encourue, son degré d'intensité. Cette souffrance doit être prise en considération, sans la minimiser ou occulter une partie. Elle est douleur entrant en interaction avec le vécu, l'éducation, la personnalité, le milieu dans lequel elle évolue, etc...d'où la nécessité de l'entendre avant que "le silence" et les troubles qui vont finir par en découler ne finissent par prédominer, s'implanter.

Quelques pensées supplémentaires sur les enfants du "silence" en cas de séparation ou de divorce.
Les parents divorcés doivent prendre conscience de l'importance de se séparer en bons termes, même s'ils sont relatifs, éviter les conflits passionnels et ne pas perdre de vue qu'ils se sont aimés, que de cet amour est né l'enfant. La prise en charge de l'enfant, son bien-être doit rester une priorité et l'objectif commun.
L'enfant doit pouvoir continuer à ressentir l'amour par lequel il a été conçu afin de ne pas se sentir coupable, coupable d'exister, responsable d'être à l'origine de la séparation... Lui permettre, également, le droit de continuer à aimer ses deux parents. Cela ne peut s'avérer faisable que si les parents ne se dénigrent pas, qu'une garde conjointe soit élaborée.
Il est impossible de remplacer une mère ou un père mais si des mises en place ayant comme unique intérêt celui de l'enfant sont instaurées, l'épanouissement de celui-ci pourra continuer à se développer de façon positif.
L'attente d'explications, de compréhension doivent être assouvies et aboutir à l'intégration lors du processus de cheminement des problèmes rencontrés et des solutions envisagées. L'enfant ne doit pas être celui qui subit, son implication (sans quelle soit basée sur un pouvoir décisif) le revalorisera, développera son adaptation, la confiance en soi et son aptitude à concevoir ses propres systèmes de défense, limitant ainsi angoisses et anxiétés.
L'équilibre de l'enfant n'est pas uniquement l'affaire de vivre ensemble ou séparé mais de la "qualité" de l'éducation, de la communication, de l'amour du parent restant ou du couple.
L'éducation est un tout. Elle doit être imaginative, évolutive, accessible, ludique, partagée... une mélodie d'amour où l'enfant se sente épanouis, unis à ses parents, membre à part entière de la famille.

Les enfants du "silence" nous en côtoyons tous les jours, certains sont en grandes difficultés, et sans aide, quels adultes du "silence" vont-ils devenir...

Afin de pouvoir soulager, "guérir" l'enfant, les adultes, les parents ont le devoir d'assumer leurs responsabilités et opter pour une ouverture d'esprit basée sur la communication et le respect, entre autre, face à leurs vies, leurs choix, face à eux-mêmes.
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