Les pensées des soleils
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Les pensées des soleils

Forum d'échange de pensées, récits, poèmes et reflexions personnelles ou générales
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

 

 La fête foraine 1

Aller en bas 
AuteurMessage
Eolé




Nombre de messages : 109
Age : 55
Localisation : Alsace/France
Date d'inscription : 06/03/2007

La fête foraine 1 Empty
MessageSujet: La fête foraine 1   La fête foraine 1 Icon_minitimeJeu 5 Juin - 21:00

Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Un dimanche pas comme les autres…
Vêtue d’une robe à mon goût, telle une princesse sortie tout droit des contes de fées, je jette un coup d’œil à mon pied gauche, à mon pied droit, « ils sont vraiment jolis mes souliers vernis ! »
Ils avaient été achetés quelques temps auparavant à la boutique, trois maisons plus haut. La vendeuse nous regarde entrer, avec enthousiasme, nous propose plusieurs paires à essayer. Avec frénésie, ouvre les boîtes, déballe, fournie des explications de sa voix toute mielleuse, j’avais légèrement l’impression que parce que j’étais une enfant elle me prenait pour une demeurée, je la laisse continuer dans son élan…mais mes yeux sont rivés sur la petite paire restée sur la devanture de la vitrine. Ma mère avait repéré que mon envie se situait ailleurs…
La prenant par la main, je vais lui indiquer que mes yeux brillent pour ces petits souliers, un peu trop voyant peut-être mais si jolis ! Un sourire jusque derrières les oreilles, je suis sortie tenant la boîte en carton dans mes mains et à l’intérieure…mon ancienne paire… !
Comment rester en place à attendre « les grands » alors que j’ai envie de laisser exploser toute cette excitation qui s’agite dans mon dedans. Ah ! Enfin ! Le moteur de la voiture se met en route.
Arrivé sur l’un des lieux de rassemblement des villageois en fête, un cortège vient de se former et entre mes mains on est venu me placer, un lampion. Une longue tige de bois à laquelle est suspendue une chandelle entourée d’un fragile papier crépon, plié en accordéon, des couleurs me faisant penser aux vêtements portés par les habitants d’îles lointaines vues dans le petit écran. J’étais très fière, je marchais bien droite, il ne fallait pas que la bougie touche le papier ! Je regardais danser la flamme au rythme de mes pas et j’avançais imperturbable, tout mon être concentré sur cet exercice périlleux.
On m’avait dit de faire attention, j’avais la responsabilité de ne pas décevoir, je voulais que mes parents soient fiers de ma prouesse !
Elle vacille, elle brille, elle danse, elle danse, la flamme magique au bout de mon bâtonnet et plus tard je la referai briller, dans le noir, lorsque des mains habiles feront retentir le bruit du feu d’artifice.
Humm, mais qu’elles sont les effluvent qui m’invitent à la gourmandise ?!
Dans le premier stand, un homme vêtu d’un tablier blanc, devant lui un immense récipient qui tourne sur lui-même, il y trempe un petit bâton, le sucre rose vient s’y enrouler, ressemblant à des filaments tels des cheveux très fins, des fils comme ceux tissés par les araignées, de plus en plus longs, ils continuent à s’enrouler et bientôt dessinent le fameux Barbapapas, qui en le mangeant vient se coller sur la moitié du visage et jusque dans les cheveux. Les stands se succèdent, sur leurs étales des bonbons de toutes les formes et de toutes les couleurs, des pommes d’api, des pommes d’amour nommées ainsi par leur couleur rouge vive, des têtes de nègre, petites boules de blanc d’œuf battu en neige et enrobé de chocolat dont il existe des variantes, parsemés de noix de coco, d’éclats de noisettes, marbrés… Comment faire pour ne pas s’en mettre partout autour des lèvres, sur les doigts, ne pas les laisser fondre dans la main… !
Les haut-parleurs disséminés, un peu partout laissaient échapper de la musique folklorique et entraînante mais mon esprit était accaparé par une seule chose, l’emplacement où chantaient les manèges.
La plupart des enfants, courraient vers les chevaux de bois, richement décorés sur lesquels ils se prendraient pour de fin cavaliers, vers les mini autos-tamponneuses pour tous ceux qui aimaient les amusantes bousculades, les voitures sportives, celles des pompiers, les locomotives, pour ceux qui avaient déjà la vocation de leur futur métier ou qui imitait leur père au volant de leurs cylindrées, mais moi…
Je n’avais d’yeux que pour le manège qui allait me permettre de vivre un de mes plus beaux rêves !
Un manège où seul les avions étaient rois. Il m’a fallu beaucoup d’insistance, d’user de toutes mes frimousses de persuasion pour obtenir l’autorisation d’y monter mais ce que j’allais vivre en valait la peine, Oh ! Oui, ça en valait vraiment la peine !
Un jeune homme m’ouvrit la porte de l’avion et m’y installa, pas n’importe lequel, il y en avait de toutes les couleurs, mais moi j’en avais choisi un vert. On m’avait dit que la couleur verte était celle de l’espérance, j’avais aimé savoir cela, je l’avais fait mienne tel un drapeau j’y mettrai mes rêves de petite fille et j’espèrerais à travers elle les voir, un jour se réaliser.
Installée, mon cœur emballé, je le sentais cogner, comme des tambourins trop échauffés qui ne pouvaient plus contenir ses rythmes effrénés de l’excitation du moment, de l’invitation aux mélodies du voyage.
Je tends mon ticket, une cloche retentit et c’est parti ! Le manège se met en marche, doucement, entraînant avec lui toutes nos ailes déployées. J’agrippe, de toutes mes forces, la manette placée, à ma droite et …enfin…je décolle !!! Je monte, je descends, de plus en plus vite, waw, waw, je vole, je vole !!! Si seulement mon avion pouvait se détacher de l’axe auquel il est relié ! Waw, waw, pourvu que ça ne s’arrête pas, je fais un salut de la main à tous les badauds mais mon sourire est pour le ciel sans nuage, il est pour le plaisir de voler, le plaisir de se sentir libre dans le vent ! Waw, waw, tout pouvait disparaître à cet instant précis, ce bonheur était si intense que j’aurai voulu le vivre éternellement… ! Allez, c’est reparti pour un tour !
Un autre manège me faisait envie, mais j’allais devoir attendre quelques années pour y avoir accès. Il s’appelait « la Chenille ». Des banquettes accrochées les unes derrières les autres, ce suivant à vive allure, en circulaire, montant et descendant le long de rails, qui avec la vitesse faisait chavirer ces occupants tantôt vers le centre, tantôt donnant l’impression de vouloir les éjecter hors de son antre.
Une boule composée de miroirs reflétait les lumières des spots colorés tout autour de la tente, créant ainsi un ciel magique et unique en son genre. Lorsque la Chenille atteignait sa vitesse maximum, une capote de toile, comme celle des chariots que conduisaient les colons lors de leurs traversées des grands territoires d’Amérique, venait tout recouvrir, c’est à ce moment là que les amoureux en profitais pour s’échanger de furtifs baisers à l’abri des regards indiscrets. Cette Chenille m’a fait revivre l’intensité de voler avec le vent, quelques années plus tard, oui, car moi, je ne m’asseyais pas sur la banquette, je m’y mettais à genoux, à contre sens, et, encore une fois, c’était le décollage ! Les cheveux flottaient tels la crinière d’un cheval lancé au galop, mon visage, mon corps tout entier venaient se fondre au délice de la caresse du vent. Ah ! La légèreté aérienne des sens, de l’esprit, des douces mélodies que me chantaient mon cœur, ce que peut-être le bonheur dans sa nudité absolue, un instant magique, puissant, à jamais gravé !
Le soir venu, mon lampion à nouveau allumé, continuait à éclairer tous les moments magnifiques de cette extraordinaire après-midi et, à présent, mes yeux émerveillés devant le spectacle qui s’adonnait au-dessus d’eux, sur l’écran géant du ciel, continuaient à vibrer d’émotions.
Comment décrire toutes ces poussières étincelantes, telles de minuscules paillettes rivalisant avec les étoiles pour s’évanouir sans laisser de trace, peignant un tableau éphémère sous la voûte des rêves éveillés, les bonheurs des rires, des joies entremêlées, des Ohhhhh ! que laissaient s’échapper petits et grands à la vue de chaque composition venant illuminer les cieux.
Mon regard ne pouvait perdre une seule seconde de cette magie, mon âme d’enfant quant à elle, s’envolerait enlacée, ce soir, dans les bras imaginaires du vent et de toutes ses poussières d’étoiles, juste avant que mes paupières ne se ferment vers des mondes enchantés…
Revenir en haut Aller en bas
 
La fête foraine 1
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les pensées des soleils :: Vos rédactions :: Pensées-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser