Il y a les montagnes majestueuses, dominantes, mystérieuses, laissant couler, par endroit, des larmes de joie le long de leurs parois façonnées par le temps, les années... des ponts et leurs enjambées... des artisans exposant tout ce que leurs mains habillement ont daigné façonner...
Il y a un jardin, là-bas, à Alger où pousse des noix, des fleurs d'oranger, des figues, des myosotis, des roses sensuelles, aujourd'hui couchées entre le visages de mes papiers glacés... il y a là-bas pour maître de ce jardin, un Homme au coeur noble, photographe amateur, musicien de la vie, m'ayant préparé du thé sucré au goût de toute sa force et de toute sa sensibilité... partageant ce qu'il possède avec l'étrangère de passage... laissant sa générosité et ses éclats de rire comme signature liée à son prénom gravés dans mes souvenirs... c'est avec beaucoup d'Amour et de tendresse que je pense à lui et aux siens...
Il y a là-bas aussi une tour géante courant sur trois pieds, surplombant la ville, accompagnée d'un soldat au nom inconnu, symbole d'un courage, d'une fierté, d'un devoir, de vies sacrifiées...
Il y a des conducteurs effrénés au volant de leurs voitures jouant à une amusante furie de jeux de lumière, anarchie maîtrisée de lois codées, défis à la mort et défis à la vie...
Il y a la chaleur des maisons ouvertes vous invitant à entrer, des mets préparés avec fierté aux saveurs sucrés, épicées, pimentées et feuilles de thé, des tapis qui vous accueille avec pudeur et où je me love tel un papillon préservé à l'intérieur de son cocoon...
Il y a le sourire des enfants, des pépites de malices, une douce innocence, des crépitements espiègles m'offrant les clés de leurs mondes magiques où j'aime moi aussi encore aller m'amuser... et il y a des passionnés qui partagent leurs savoirs, leurs idéaux, leurs convictions, le miroir de leur existence...
Il y a un palais où cendrillon c'est incliné devant un Roi... un portrait au mur d'un grand-père comme le sien, une lampe qui danse en couleur, nid bâti dans un p'tit coin où elle s'endort...
Il y a un Homme endormie sur la banquette d'un taxi jaune, je n'ose l'effleurer de mes pensées, mon regard se perd au loin dans le maquis...
Il y a des dattes suspendues à mes pommiers et un oasis au coeur de mon jardin de pins et de fleurs des prés...
Il y a un chèche, autour de mon âme à jamais enlacé...
Il y a... il y a... tellement plus... tellement plus encore... oui il y a tout cela... et il y a...