La mort

Il pensait en avoir fait son deuil
Mais voilà que soudain
Il l'entend à nouveau s'approcher du seuil
Il a beau la chasser, mais en vain

Par la vitre gelée
Il l'aperçoit dans une robe noire emmitouflée
Il ne veut pas la laisser entrer
Mais la porte, elle l'a déjà traversée

Elle se tient droite, les yeux cernés
De ne pouvoir se reposer
Les mains froides et ridées
De sans cesse travailler

Elle le fixe sûre d'elle
Ses cheveux décoiffés
Elle appelle, elle appelle
Sans jamais se lasser

Pourtant s'il sait qu'un jour
Inévitablement, il se laissera attraper
Afin de traverser, l'infini, l'éternité
Aujourd'hui, il veut croire que l'heure n'a pas encore sonné

Et il peint son histoire
Du bout de son pinceau
Au milieu d'un miroir
De peurs et de soubresauts
Innocent personnage
Enfermé, il a peur de son âge
Et du bruit des clés....